Pour Lib.res, cette note n’est PAS une déclaration de politique générale d’un gouvernement ; c’est un acte unilatéral et pas le résultat d’une négociation entre partis formant une majorité gouvernementale.
Cette note est une redite du programme électoral du MR. Loin de rechercher un compromis avec des partis démocratiques pour former une majorité gouvernementale, elle a pour effet de renforcer les antagonismes et de radicaliser les positions, d’un côté le bloc MR/Engagés/NVA, de l’autre PS/Ecolo/PTB et Team Fouad Ahidar. Ces deux fronts conduisent l’un comme l’autre à affaiblir Bruxelles, car ils seront à la merci des partis extrémistes qui dicteront leurs exigences. Il est temps que les partis qui se disent partis de gouvernement, renoncent à associer les partis extrêmes, à gauche ou à droite. PS et MR devraient expliquer comment ils s’entendent pour diriger la Ville de Bruxelles et ne le peuvent pas pour gérer la Région. C’est qu’à la Ville, le PS n’est pas dépendant du PTB et le MR n’a pas de compte à rendre à la NVA. Ceci démontre que la Région est prise en otage par des partis plus préoccupés de leur posture idéologique que de donner la priorité aux vrais enjeux bruxellois. Cette législature, déjà amputée d’une année, risque d’être une législature perdue pour redonner de l’ambition à Bruxelles. Face à ce constat d’échec, Lib.res refuse de voir Bruxelles subir les conséquences de ces rivalités stériles et entend devenir la force politique ayant le sens des responsabilités et de la gestion sérieuse et crédible.
La note intègre certes quelques modestes contributions de certains partis consultés mais on y retrouve surtout la marque évidente de l’influence de la NVA, le partenaire privilégié du MR.
Le MR a ainsi évité tout sujet susceptible de fâcher le parti du Premier ministre. On cherche en vain la trace des mesures qui pourraient faire respecter Bruxelles et en améliorer le fonctionnement, comme la fin des privilèges démesurés et très coûteux accordés aux partis flamands (mandats et avantages liés) et des mécanismes qui ont pour effet de bloquer le fonctionnement des institutions, ou la révision des lois linguistiques qui entraînent la création inutile d’emplois pour des fonctionnaires flamands, sans rapport avec les services à rendre à la population. Toutes ces évidences sont ignorées par le MR et ses alliés, qui n’ont pas la volonté de faire respecter Bruxelles comme région à part entière, à l’égal des deux autres. En somme, le MR et ses alliés sont sans consistance pour défendre Bruxelles.
Lib.res relève également qu’il n’y a aucun engagement précis pour limiter les nuisances dues au survol aérien abusif de la plupart des communes bruxelloises. Et pour cause, il ne faut pas fâcher le gouvernement fédéral qui devient de plus en plus l’auxiliaire de la Flandre dans ce dossier, lui qui est prêt à investir 1,3 milliard d’argent fédéral dans la société gestionnaire de l’aéroport de Bruxelles-National et ce, sans contrepartie pour préserver la santé et le bien-être des populations survolées. Bref, les seuls intérêts économiques de la Flandre doivent prévaloir.
Selon le MR, le gouvernement bruxellois se ferait même le complice du fédéral pour imposer la fusion des zones de police qui, contrairement aux propos trompeurs du ministre de l’insécurité (MR) Quintin, aura pour effet d’affaiblir la sécurité dans de nombreuses communes de la région. La note ne formule aucune demande précise pour un renforcement substantiel de la police fédérale à Bruxelles, et singulièrement de la police judiciaire fédérale pourtant chargée de la lutte contre la grande criminalité (stupéfiants, réseaux criminels, traite des êtres humains, trafic d’armes, blanchiment, corruption, …). On a donc beaucoup de mal à comprendre comment le MR et ses amis comptent s’y prendre pour réellement renforcer la sécurité à Bruxelles. D’autant plus que le MR ne se préoccupe pas davantage du sous-effectif au Parquet de Bruxelles, et donc du fonctionnement de la justice. Pour rappel, Lib.res formule deux propositions concrètes pour renforcer la lutte contre la délinquance et renforcer la chaîne de la répression pénale : le gouvernement fédéral doit porter le cadre des magistrats du Parquet de Bruxelles de 124 à 150 et recruter 250 inspecteurs de plus à la police judiciaire fédérale de Bruxelles (sans oublier ce qui devrait être aussi fait en Wallonie).
En vérité, cette note est cafouilleuse et redondante et on n’en distingue pas les vraies priorités. Pire, elle ne reprend aucune donnée chiffrée sérieuse quant aux conséquences budgétaires des quelques mesures proposées. Loin de réduire le déficit colossal de la Région, elle formule des propositions qui auront pour conséquence d’encore l’alourdir. A titre d’exemple, la volonté de poursuivre le projet de métro 3 est une folie dont la Région n’a pas les moyens. Quel manque de sérieux ! Tout cela est dicté par un dogmatisme aussi coupable que celui d’autres partis en matière de mobilité. A l’évidence, le MR et ses alliés ne tirent aucun enseignement des expériences à l’étranger pour diversifier l’offre de transports publics plus flexibles et moins coûteux. D’ailleurs, la réflexion en matière de mobilité n’est guère axée sur les besoins des Bruxellois et des Bruxelloises.
Les propositions formulées par cette note visent aussi à transférer de nouvelles charges vers les communes bruxelloises, sans compensation financière. Au contraire, les dotations aux communes ne seront plus indexées. Après les transferts de charges aux CPAS, donc aux communes, à la suite de l’exclusion de certaines catégories de chômeurs, voilà que la Région met délibérément les communes, même les mieux gérées, en grandes difficultés budgétaires ! Un objectif est de plus en plus clair: mettre à genoux les communes, qui sont encore des pouvoirs libres de certaines revendications flamandes, pour mieux leur imposer la fusion, après celle des zones de police. Tout cela est cousu de fil blanc.
Dans les prochaines semaines, Lib.res formulera des propositions précises et prioritaires en rapport avec les différentes compétences régionales.