Lib.res considère que la présence de militaires dans les rues est davantage une mesure psychologique qu’une mesure opérationnelle efficace.
La sécurité publique est une mission de police, pas de défense. Déployer des militaires dans nos rues, comme l’a décidé la majorité fédérale, n’est pas une solution réellement efficace et elle est juridiquement bancale.
Les militaires n’ont pas de compétences de police. Et les précédentes opérations (Opération Vigilant Guardian, terminée en 2021) ont montré les limites des patrouilles mixtes : les militaires étaient souvent seuls, sans réel encadrement policier.
Ils ne peuvent faire usage de leurs armes que de manière extrêmement limitée, uniquement en cas de légitime défense. Ils ne peuvent pas effectuer de contrôles d’identité, ni intervenir directement. Ce n’est pas leur rôle, et ce n’est pas leur formation.
C’est une atteinte à leur préparation opérationnelle. En les mobilisant pour des missions intérieures, on compromet leur entraînement et leur disponibilité pour leur mission première : assurer notre défense. Et cela, alors que les menaces sont aux portes de l’Europe.
La contribution des militaires à la sécurité, forcément temporaire, serait de remplacer les forces de police actuellement en sous-effectif, qui assurent des gardes statiques, par exemple aux abords des ambassades, sur des sites sensibles (aéroports, centrales nucléaires, ….). Par contre, puisque les militaires ne pourront pas être partout, leur présence en rue aura pour principal effet de déplacer le trafic de drogue et les règlements de comptes vers d’autres quartiers non surveillés.
Pour lutter contre la criminalité organisée, il faut des policiers enquêteurs en nombre suffisant. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral refuse de donner au Parquet de Bruxelles et à la police judiciaire fédérale les moyens humains et techniques dont ils ont besoin. Les criminels sont souvent connus des services de police mais, faute de personnel pour recueillir les preuves indispensables, ils échappent à la justice et continuent, en toute impunité, à développer leurs trafics et à faire régner la terreur.
Lib.res refuse les solutions de façade. La sécurité mérite une politique sérieuse et des moyens, pas des effets d’annonce.